Red Universe Tome 1 chapitre 7 Episode 4

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AdĂ©nor, sous son dĂ©guisement de femme usĂ©e des tropiques avançait fugitivement le long des corridors de containers. On l’avait prĂ©venu qu’un homme qui la cherchait progressait en direction du quartiers des communautĂ©s Nordiques.Il y avait peu de chance qu’elle risque quoique ce soit de cet enquĂŞteur, mais la mĂ©thode l’Ă©tonnait: les ExodĂ©s Ă©taient pour l’essentiel des hommes et femmes qui rejetaient la brutalitĂ© d’Etat qu’elle avait reprĂ©sentĂ©, il aurait Ă©tĂ© facile pour Benkana de soulever le Transporteur entier pour la retrouver, alors pourquoi juste un enquĂŞteur seul qui cherche d’une manière si peu discrète?

A peine entrée sur l’avenue principale elle eu la réponse: un barrage de miliciens vérifiaient les identités et au dessus de la cité on voyait d’autres tubes de transport dégorger de multiples escouades de policiers et de militaires. Les bavardages des passants ne laissaient pas de doute: on était en train de quadriller toute la cité intérieure.

Adénor serra les dents, elle n’avait stupidement pas pris une nouvelle paire de fausses empreintes d’identité, du coup il s’agissait de ses empreintes naturelles, celles de Zoé Akowa qu’elle allait devoir présenter à l’identification.

Elle se plaça dans la file, prenant une attitude agacée mais sereine comme la plupart de ses voisins.

ZoĂ© Akowa.. Son vrai nom. Capitaine Akowa pendant la guerre, fille du Major Akowa qui avait eu les larmes lĂ©gitimes de fiertĂ© d’un père, quand sa fille avait reçu ses premiers galons d’officier. Ce qu’il ne savait pas c’est le service dans lequel la jeune femme de 19 ans avait Ă©tĂ© affectĂ©e, et pour cause: Service Action du ministère de la dĂ©fense, tireuse d’élite. Elle avait su marquer la mĂ©moire de ses professeurs durant les classes prĂ©paratoires de l’Ecole militaire par sa capacitĂ© Ă  calculer mentalement sans erreur l’angle et la poussĂ©e d’une balle pour la placer dans sa cible. Elle se souvint avec un sourire de l’Ă©tonnement des membres du jury quand elle leur avait expliquĂ© la mĂ©thode avec un ballon de basket et un panier Ă  l’autre bout de la pièce!!

La file avançait.

Adénor toucha du bout des doigts son revolver fixé en haut de ses cuisses sous la robe de laine épaisse et les diverses lames et pointes disséminées dans ses cheveux, son bonnet et ses manches. Le milicien qui vérifiait les empreintes ne semblait pas trop nerveux, mais en cas d’affrontement, elle ne se donnait qu’une chance sur dix avec la vingtaine d’hommes armés dispersés autour du check-point.

D’un autre coté, sa première mission ne fût pas aisée non plus: on l’avait déposé en orthoptère en pleine zone désertique, avec mission d’abattre un gouverneur corrompu dont la résidence se trouvait à une trentaine de kilomètres. Elle avait pu choisir son fusil, une arme plutôt ancienne, sans les derniers gadgets de synchronisation satellite, mais dotée de plusieurs réglages manuels très subtils qui n’avaient plus de secrets pour elle.

Le lendemain, quand elle arriva en vue de la grande villa du gouverneur, elle s’aperçut que l’homme bĂ©nĂ©ficiait d’une protection supĂ©rieure Ă  la normale et spĂ©cialement bien renforcĂ©e aujourd’hui, car il recevait un homme d’affaire notoirement connu comme faisant partie du Crime OrganisĂ©. Aucun angle mort, aucune fenĂŞtre, et le circuit qu’allait emprunter l’homme politique pour accueillir son invitĂ© Ă©tait protĂ©gĂ© Ă  hauteur d’homme par deux murs de pierres Ă©paisses de chaque cotĂ©s..

Un badaud de la file d’attente venait de poser sa main sur la plaque en verre de reconnaissance digitale, quand un signal se déclencha soudain et les miliciens tout autour le mirent immédiatement en joue. Il fut emmené sous bonne escorte vers le poste de Police le plus proche. Adénor entendit un voisin de derrière parler d’un voleur recherché..

Elle souffla… Il Ă©tait impĂ©ratif qu’elle contienne scrupuleusement son stress! L’attente prendrait fin dans quelques minutes, elle se massa machinalement les poignets et attendit, repensant Ă  son premier assassinat..

Après une heure de surveillance, en observant soigneusement à la jumelle le trajet qu’allait emprunter le gouverneur, Zoé avait trouvé des failles: seul un filet tiré protégeait la partie supérieure du chemin qu’il allait emprunter et l’intérieur des murs était décoré de nombreux ustensiles artisanaux en cuivres lustrés.

Au loin on apercevait un convoi de plusieurs lourds véhicules de luxe qui seraient sur place d’ici quinze minutes, elle avait tout juste le temps.

Consciencieusement, elle sortit deux balles au métal rougeâtre de sa musette et commença à creuser de petits sillons dans les contours avec un clou assez fin. Puis elle les introduisit dans le chargeur, arma, et prit tranquillement les dernières minutes pour s’installer avec le lourd fusil et peaufiner les réglages à l’aide des petits curseurs et autres molettes disséminées tout autour du corps de l’engin.

Sa mission avait été énoncée ainsi: l’homme politique recevait un membre de la Mafia, les deux devaient être abattus dès le début de leur rencontre.

Zoé souffla, et fit le vide dans son esprit: elle allait tuer son premier homme, elle ne devait pas défaillir. Allongée entre les rochers d’un petit talus à deux kilomètres de la villa du gouverneur, elle pensa très fort à son père, à sa défunte mère, et, faiblesse de la jeunesse inexpérimenté, aux personnes que ses deux cibles avaient sans aucun doute fait disparaitre.

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