Une fois de plus nous nous recueillons à la mémoire des victimes.
Une fois de plus, nous arrêterons de rêver pour assister, impuissants, à la valse des civières et des ambulances…
Nous sommes face à un match sanglant. Spectateurs involontaires de bouchers n’ayant pour exister d’autre choix que de jouer le jeu des massacres médiatiques, sauf à disparaitre sous les bombes de la communauté internationale. Chaque mois ou chaque semaine devront-ils désormais compter les victimes tombées parce qu’elles avaient le malheur de devoir prendre le métro au mauvais endroit, au mauvais moment ?
Ici même, au Maroc où j’habite actuellement, un attentat a été déjoué il y a dix jours environ, quelques jours avant que les terroristes ne passent à l’acte. Ils devaient se faire exploser dans le Morroco Mall, un immense centre commercial. Ce devait être un vendredi, jour de la prière où ce sont plutôt les Occidentaux qui vont s’y balader. Je devais y aller ce jour-là.
(j’ai annulé depuis et de nombreuses marques françaises — nouvelles galeries par exemple — vont déménager)
Qu’on ne me parle pas d’Islam, qu’on ne me parle pas de pauvreté, d’origine sociale, ou de souffrance vécue. Qui sont donc ces monstres froids (j’insiste là-dessus) ces êtres pour qui la vie n’a strictement aucune valeur et qui vont ordonner à d’autres fous lobotomisés d’aller tuer en se donnant la mort ? Lorsque je conçois des personnages aussi malfaisants que Poféus, je n’envisage pas un seul instant qu’ils puissent exister en pire dans le monde réel !
Et pourtant, la méthode est vieille comme les combats : prenez des faibles d’esprit (tout niveau social) et/ou des désœuvrés, faites-leur un lavage de cerveau et utilisez-les de la manière la plus effroyable possible, l’important étant de marquer les opinions. Mourir pour protéger les siens existe depuis toujours, c’est dans les gènes. Mourir pour perpétrer un nouveau système, cela date depuis longtemps également : Égyptiens, Grecs ou Romains déjà. Mourir parce qu’on vous a préparé à cela, c’est assez récent le XIXe siècle en est plein : des attentats anarchistes européens aux enfants-soldats du Libéria en passant par les nazis, les Japonais ou les communistes d’Asie…
Il y a plus de dix-mille ans, dans la vallée du Rift, dans l’est de l’Afrique, se déroulait un des plus vieux massacres jamais découverts. Des hommes, des femmes (certaines enceintes) et des enfants, certains ligotés, au moins vingt-sept personnes assassinées à coup de flèches et de pointes. Quelle (fausse) surprise : ainsi à l’aube de l’humanité, avant l’apparition de sociétés structurées, on anéantissait des populations. Mais qui s’en souvient de nos jours ?
Personne bien entendu.
Ils ont tous, entendez bien mes mots, TOUS CES MONSTRES ont finis dans la fosse Commune de l’Histoire, que ce soit les instigateurs et les exécutants, car on n’existe pas dans le but de détruire ! Il y a plus de personnes désirant vivre sur cette Terre que de personnes désirant tuer.
Certes, écologiques, sociales ou économiques, nous sommes un monde de défauts et d’injustices dont ces avides de pouvoir se nourrissent, mais nous avons déjà amélioré beaucoup de choses, bien plus qu’on ne l’imagine, et on peut encore aller plus loin, il suffit d’y croire. L’illettrisme n’a jamais été aussi bas, la mortalité infantile non plus, la COP21 prouve que l’on peut arriver à se mettre d’accord, et les famines ne sont plus réapparues depuis bien longtemps maintenant. Rien n’est parfait, et tout est fragile, mais ce n’est certainement pas en se réfugiant derrière un passé idéalisé (qu’on parle de trente glorieuses et de frontières ou de rigorisme religieux et de Kalifas autoproclamés) que l’on ira de l’avant.
Écoutez tous, les délirants fondamentalistes, les futurs fascistes, les sanglants bouchers et les citoyens démissionnaires, l’avenir est devant nous et il n’existe aucune alternative au changement. Nous changeons, vous changerez, et tous ceux qui penseront se réfugier dans le confort du bunkeur de leurs certitudes ne seront, ne sont sans doute déjà, que les déchets d’un passé dont seuls les historiens s’intéresseront… plus tard.
D’ici là nous comptons nos morts, et vous, vos jours d’existence…
Raoolito
Bravo raoulito. C’est un beau message que tu as rédigé là, j’en ai eu la larme à l’œil.
Continue d’écrire.
Bonsoir
Un beau message furieux (voire rageur) et incompris que tu nous dévoile.
Tu nous parle d’une société en net progrès. Je ne souhaite pas soulevé un vent de panique par mes paroles mais cette description de la société me fait penser aux années précédant la première guerre mondiale. A cette époque les relations entre les États étaient cordiales et la société évoluait notamment par les grandes constructions (la Tour Eiffel, le Trocadéro, des bateaux monstrueux comme l’Olympic ou le Titanic qui étaient des chefs-d’œuvre du genre) et l’industrialisation (fordisme, révolution industrielle…).
Pour finir sur une note plus positive contrairement aux « bouchers » Pofeus apparaît de plus en plus comme un homme. Bravo à l’équipe de RU.