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« Dualité »
en exclusivitĂ© sur Saga Audio Compagnie ! Du 1 aoĂ»t  jusqu’au 15 AoĂ»t 2015 !
Retrouvez le Docteur Blame, le  Lieutenant-colonel Onawane et le Professeur Quartmac dans la sombre bataille du Transporteur n°2 lors de l’attaque des pirates.
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Phil Goud regarda tour à tour ses voisins, puis observa à nouveau la scène, dubitatif.
« Non, je ne saisis pas.
Mhhhhhmmmmm
Zoé, du calme ! Je ne sais pas ce que vous avez tous les deux, mais visiblement sortir du Transporteur vous fait du bien. Phil, jette un œil du coté de Loyal. »
Le lieutenant s’exécuta, et découvrit avec étonnement que le personnage serrait désormais son balais bien haut et approchait justement son micro pour parler :
« Heu..YYéaaaa ? QUAYAAA ? »
Il se redressa, cette fois définitivement, et se cacha les yeux avec son bras. Pivotant sur lui-même, il lança une jambe après l’autre, bien haute, comme une marche à suspense. Puis il libéra sa vue d’un coup sec et cria, simulant une surprise :
« YOOOOOOOÉUUIIIiiii OAAALAAAA ???! »
Tournant la tête à droite puis à gauche, son regard passait des animaux aux deux frères, puis inversement. Sur une dernière pose magnifique, il se tourna alors vers les spectateurs, se prenant la tête entre les mains en tirant ses cheveux. Le clown parfait en quelque sorte !
« HOoooNONONONOOOOOOOOO »
Les deux frères ne semblaient pas avoir remarqué le retour du Monsieur Loyal. Le plus fort partait à la rencontre de l’autre, nonchalant, en contraste total avec celui sur le retour, que l’on sentait déterminé mais sans espoir. Il mimait de grands gestes farouches, contrastant avec un visage à la tristesse exagérée.
Le tigre rouge rugit en silence, laissant apparaitre, par sa gueule ouverte, d’écœurantes protubérances grouillant à l’entrée de son œsophage. Cette démonstration n’échappa pas à l’éléphant-melotte, lui-même de plus en plus agité, piétinant ici le sol, levant sa moitié de trompe vers le plafond. Eux avaient senti l’arrivée de Loyal, mais pour une raison ou une autre, ils restaient sur place, ne tentaient ni de se déplacer, ni d’attaquer. Fabio sembla prendre la parole sans préavis :
« Ils ont besoin de rester immobiles pour donner leur force aux deux frères. Sans cela, la gue-guerre fratricide se terminerait bien vite. »
Phil se retourna alors vers lui, interrogatif.
« Navré Phil, je deviens aussi sensible que notre capitaine national. Du coup, j’ai répondu à ta question un peu trop en avance.
Mais faut pas vous es’cuser ga’çon ! Ca pe’met de pa’ler moins et de egarder plus ! Hé toi, le jeuneôt, arrête de t’poser toutes ces questions et fait confiance au spectc’e, d’acco’d ?
Je… heu, bon d’accord. »
Adénor lui montra discrètement la nymphe tournant toujours inlassablement au-dessus de la scène. Elle aussi était inquiète, mimant force de poignets serrés contre son coeur ou mains sur la bouche comme pour se retenir de crier. Ce qu’elle ne ferait pas de toute façon.
« Vous n’avez pas appris à parler, mes mignons. Ne simulez pas, vous n’êtes pas assez doués pour cela. »
Pensa Fabio. Immédiatement la musique s’arrêta. Magellone se jeta sur lui, plaquant contre sa bouche sa propre main, collant sa tête contre les cheveux en bataille du jeune blond ! Le mental n’eut que le temps de comprendre ce qu’il venait de se passer que déjà le gros officier lui chuchotait à l’oreille, apeuré :
« Tais-toi malheu’eux ! Ne r’pense jamais du mal d’eux ! JAMAIS !
Magellone ! Veuillez… Ho, ho… »
Phil, à peine debout, se rassit doucement, posément, évitant les mouvements brusque tandis que Fabio lui-même montrait, à qui voulait s’y intéresser, des gestes d’apaisement lents et réconciliateurs.
« Pitié, pitié, pardonnez-le… »
Supplia Magellone à l’oreille du jeune homme, la voix tremblante de terreur. Devant eux flottaient tous les acteurs du spectacle : Loyal, le petit singe, l’éléphant-melotte, le tigre rouge, les deux frères et même la nymphe trapéziste. Ils n’étaient pourtant plus aussi amusants : de multiples bras s’étiraient de leurs corps (ou alors des tentacules ?) terminés par des griffes acérés, les visages déformés de haine et de souffrance. Leur substance même n’était plus aussi solide : ils semblaient plus translucides, leur formes mouvantes. La lumière noire de la clef à molette ne renvoyait en fin de compte qu’un cauchemar, un pur cauchemar.
Pas besoin d’explication, la troupe d’artiste n’appréciait pas la critique de leur hôte et faisait profiter tout le groupe de leur réprimande.
« C’est bon, pensa Fabio, je m’excuse. Reprenons le spectacle calmement si vous le voulez bien. Vous me connaissez, je ne pensais pas à mal… »
De longues secondes s’écoulèrent. Adénor serrait la main de Phil à la briser tandis que Magellone semblait réciter des prières pour un quelconque Dieu, qu’il avait dû renier il y avait fort longtemps. Fabio ne quittait pas des yeux les représentations inquiétantes de ceux qui se prétendaient ses amis depuis si longtemps. Et qui lui rendaient tous son regard.
Le gros capitaine serra encore plus le mental, lui tapant l’épaule :
« Tais-toi ! Mais tais-toi !… »
Monsieur Loyal eut un petit soupir de dédain puis se contorsionna, se tordant sur lui-même tel un morceau de chewing-gum. Il s’éloigna lentement pour reprendre sa place, et sa forme normale, dans le spectacle. L’un après l’autre, tous les « artistes » jetèrent un dernier regard en coin aux spectateurs, puis voletèrent, la voltigeuse se sublima même en une sorte de volute gazeuse pour se condenser sur son trapèze, reprenant sa pose précédente comme si de rien n’était.
Encore un moment de flottement, puis Loyal leva tout haut son balais en hurlant à qui voulait l’entendre :
« HEEEEEYYYaaaAAAAIIIIIIIIII !!! »
Et l’orgue de barbarie rugit sur toute la scène, plus fort que jamais.
Magellone s’affala sur son banc, immensément soulagé.
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Prod: PodShows
RĂ©a: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion
narration: Ian
RĂ´les:
Phil: Lorendil
Fabio: Zylann
Magellone: Raoulito
Adénor: Anna
Compo: Ian
Montage: Raoulito
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