RENTRÉE LITTÉRAIRE sur Red Universe ! Mise Ă jour de nos livres numĂ©riques avec les chapitres V et VI et la mini-sĂ©rie de l’Ă©tĂ©: « Dualité » !
Venez enrichir votre expĂ©rience de cette grande saga avec les textes rĂ©Ă©crits pour l’occasion, des illustrations et des commentaires de l’auteur.
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Silence. Ralato ne s’attendait pas à cette demande de la part du malade. Mais du coté de Stuffy, c’était un drame en direct.
« On en a les moyens, tu le sais. Ensemble, nous pouvons littĂ©ralement Ă©teindre ses fonctions cĂ©rĂ©brales, et ce type arrĂŞtera de souffrir.Â
Et nos renseignements ? Et s’il ne nous donnait pas tout ce que l’on pourrait apprendre ?Â
Un scan direct. C’est douloureux mais s’il l’accepte, on lui garanti une mort rapide après. Ralato… »
Le scan mental permettait de connaitre tout ce qu’un esprit contenait, il était également utilisé comme arme pour désarçonner un adversaire ou le rendre temporairement hors d’état de nuire, suivant l’intensité qui y était mis. Même sous Boramol, la drogue anti-mental, il était difficile de cacher quelque secret que ce soit. Les personnes « scannées » n’étaient plus en état d’être interrogées après cela, du moins pas avant un bon moment.
« Docteur Evlosky, vous voulez vraiment mourir ? Nous savons tous deux que Quartmac est encore en vie. Et si je vous proposais de subir un scan mental en échange d’une mort rapide, vous accepteriez ?
 OUI !… »
Le malheureux avait d’abord subit une rude vie carcérale, et maintenant ses conditions de vie depuis son accident avaient fini de le briser. Il n’avait même pas hésité, hurlant sa pensée plus qu’autre chose. Un espoir de délivrance, voila ce qu’il quémandait. Bien qu’il ait tout d’abord tenté de maintenir le secret de la survie de Quartmac, il accepterait n’importe quoi en échange de l’ultime présent.
Il était donc prêt et volontaire : Stuffy et Ralato plongèrent en même temps.
En fait, ils n’eurent même pas besoin de recourir à un scan. L’autre ouvrait toutes grandes les portes de son esprit, ne cachant rien. Des zones entières étaient effacées, usées par la douleur permanente, par l’horreur de cette nuit dans la glace où sa vie s’accrochait malgré toute logique. Ses diverses amputations, ensuite, progressives : à chaque fois que le personnel médical venait le voir, on l’envoyait sur la table d’opération lui ôter un nouveau membre gangreneux. Il avait vécu le calvaire de se sentir diminuer progressivement, rogné par les séquelles sans fin de cette nuit glacée.
Plus loin, on retrouvait d’autres souvenirs, antérieurs à son arrivée au camp. Il assistait Quartmac chez les Mutualistes, cette fois il n’y avait plus l’ombre d’un doute. Il participait aux expériences, supervisait les suivis. Un homme de confiance du savant. Ralato poursuivit ses recherches, découvrant deux repères secrets de l’organisation, notant au passage quelques codes et un nom. Une empreinte forte qui ne s’était pas usée, quelque chose qui importait beaucoup au sein du mouvement : « Alpha ».
Un chef, LE chef des Mutualistes, l’araignée au centre de la toile ? Dans un mouvement cloisonnée à la paranoïa, cette information n’avait jamais pu ressortir. Ainsi les Mutualistes avaient un leader ?
« Ralato ? Viens voir par ici… »
Stuffy était parti suivre un sentiment de gêne éprouvée par Evlosky en présence de Quartmac. Il savait que l’homme était censé être mort d’un cancer, et pourtant il vivait toujours. Lui seul, le connaissant bien déjà auparavant, avait remarqué cette peau statique, ce regard plus souvent neutre que perçant.
« Il s’est intéressé à la résurrection de Quartmac ?
Oui, et il l’a suivi. Regarde lĂ , on est oĂą ? Attend… ces plaines, ces montagnes… Non cela ne me dit rien.Â
Ici, un panneau. Palaos Verte ? C’est une ville, un lieu-dit ?
Un gros village peut-ĂŞtre. En tout cas, chaque annĂ©e le savant y allait. Seul. La dernière fois, Evlosky l’avait suivi lĂ -bas. Mais arrivĂ© au village… il l’avait perdu. L’andouille, il avait laissĂ© trop de distance, de peur d’être vu.Â
Palaos Verde. On trouvera. »
Les souvenirs suivants devenaient des bribes, seuls survivaient ceux de ses enfants disparus lors de la révolution Castiks, de sa femme, morte bien avant dans un accident de voiture, ses parents… Les deux ressortirent d’un commun accord. Cela faisait maintenant plus de deux heures qu’ils fouillaient l’esprit de médecin, heureusement pour lui qu’il s’était laissé faire.
« V..Votre parole… »
Ralato hésita.
D’autres renseignements pouvaient être encore dissimulés dans un coin ou un autre de l’esprit du mutualiste, et celui-ci avait l’avantage d’être toujours à disposition.
« On a promis Ralato. Si tu ne le fais pas, je m’en occuperais seul.
Je m’en doute. Je réfléchissais c’est tout… Soit. Pour ce qu’il a été durant notre adolescence avec Fabio, je peux lui offrir çà .
Prends-le comme tu veux. Du moment qu’il ne souffre plus jamais, je pense qu’il se moque éperdument de nos motivations. »
Le lieutenant approcha ses mains du visage abimé et les posa de chaque coté des tempes. La respiration du malheureux s’accéléra.
« M..merci…
Je vous dois quelques bonbons, Evlosky. Vous êtes quelqu’un de bien.
P… Merci… Ad… adieu… »
Et le Lieutenant Ouli focalisa sa pensée sur la centaine de nœuds centraux que comptait l’esprit d’un humain. Stuffy s’occupait de son coté des fonctions fondamentales telles que les battements du coeur, la respiration. Ce qu’ils faisaient n’avait jamais été réussi par un ou plusieurs mentaux… sinon Fabio, le frère de Ralato. Mais le duo que les deux agents formaient était depuis longtemps au-delà des normes communes.
En une poignée de secondes, l’esprit de l’homme fût irrémédiablement éteint. C’était presque comparable à une série de lumières que l’on couperait dans une fête foraine ou une salle de spectacle en fin de représentation. Ralato se redressa et regarda une dernière fois le médecin. Une larme avait perlé de son unique œil valide, dont la pupille ne bougeait maintenant plus. Heureux d’en finir avec tout cela, simplement.
« Oui, le spectacle est définitivement terminé pour lui. Merci Ralato, ce n’est pas exactement recommandé dans les manuels mais…
J’aimais bien ce type. C’est tout.Â
On dira Mort lors de l’interrogatoire. Le pire, c’est que personne n’y trouvera Ă redire.Â
Passons à la suite, lui n’était que l’assistant. Trouvons le maître maintenant. Et cela va passer par un petit village perdu…
…Palaos Verde ! »
Compléta Stuffy alors qu’ils s’éloignait du lit où gisait désormais un cadavre. En fin de compte, il leur tardait de quitter au plus tôt cet abominable camp d’Asbjörn.
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Prod: PodShows
RĂ©a: Raoulito, Relecture: Arthur, Icaryon, Kwaam
Narration: Andropovitch
Acteurs:
Ralato: Raoolito
Stuffy: Luciole
Compo: Ian
Montage: Ackim
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