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Une à une les arches du corridor défilaient autour de la Commandant Aurora Benkana tandis qu’elle progressait au travers du transporteur n°1 vers le lieu de la réunion avec les six autres commandants de bord de l’Exode.
Les militaires de garde le long de son trajet faisaient partie du bataillon de ce vaisseau, chaque vaisseau en contenait un d’une soixantaine de membre avec quelques auxiliaires administratifs. Le corridor où évoluait Benkana avait été investi par la sécurité et interdit au public, réservé à l’arrivée des membres de la réunion, enfin plutôt de ceux qui ne prenaient pas la navette tubulaire extérieure. Il faut dire que Benkana fait partie de ces hauts gradés n’appréciant pas l’assistanat permanent dont faisaient l’objet les personnalités puissantes. Cela oscillait entre la servilité des bancs de suiveurs qui mendiaient une faveur ou un regard à longueur de journée, à l’attention étouffante des collègues proches et de confiance qui pensaient que le moindre effort entrainerait votre disparition !
Benkana préférait le contact du sol, la rencontre des sons et des odeurs des êtres humains sous son commandement, même avec ces soldats anonymes figés dans un garde à vous protocolaire. Il lui fallait ressentir le monde dans lequel et par lequel elle existait! Son ami, le Colonel J.F.Hill une des figues principale de la Révolution Castiks, ou le Commandant Arilton, symbole de la résistance des esclaves noirs à l’origine du mouvement de révolte, étaient de la même sensibilité: on ne pouvait pas comprendre le moral de ses troupes ou extrapoler la conclusion d’une bataille si on ne percevait pas les ambiances !
Le couloir fît un coude à gauche ..
“ La salle est dans cette direction, mon Commandant” lui indiqua, en la saluant, l’ordonnance placée à cet endroit.
Poursuivant sa traversée du vaisseau, Benkana aperçu une seconde ordonnance à un croisement, une centaine de mètres devant elle. Le soldat venait visiblement de renseigner à l’instant un autre visiteur. Un mélange indéfinissable de parfums de musc, de cèdre et d’Ylang-Ylang parvint aux narines de la Commandante.
Elle pressa le pas.
Son prédécesseur avançait visiblement plus lentement qu’elle, normal: il boitait de la jambe gauche suite à une grave blessure due à un bombardement vers la fin de la guerre civile.
Le coude du corridor passĂ©, elle l’aperçue.
“ Colonel, alors? Toujours tiré à quatre épingles? “ lança-t-elle..
Le colonel JF Hill se retourna avec un sourire, faisant voleter sa parka de cuir. Toujours en appui sur sa légendaire canne de bois, il leva un poing vengeur:
“ Commandant Benkana, vous ĂŞtes la honte de l’armĂ©e, vous mĂ©ritez le peloton d’exĂ©cution!! “
L’ordonnance, debout derrière Benkana, émis un hoquet de surprise..
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