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A bord du Transporteur n°2 deux hommes s’affrontaient face à face avec des armes blanches, comme leur coutume le leur avait appris: Petrovach, le Sénéchal, frappait de sa hache et son couteau, Basavetch, le Baron, ripostait avec son fleuret. L’un était puissant, l’autre rapide.
Tout autour d’eux le combat au corps à corps avait atteint une violence inouï! Des femmes attaquaient des pirates avec les dents et les ongles, ceux-ci vidaient leurs chargeurs sur des ennemis à terre les embrochant eux-même d’un tesson de métal. Le sol se jonchait de cadavres, de morceaux humains et de sang.
“Tu vas mourir, tovarich, et je ferais momifier ta tête devant ma cabine comme trophée!” lançait Petrovach à son adversaire, juste au moment ou le fleuret de Basavetch s’enfonçait dans sa cuisse droite, ce qui lui fit pousser un rugissement de douleur!
“ Tu tentes de te rassurer Sénéchal! Jamais tu ne gagneras, nous mourrons ensembles s’il le faut!” Lui jeta à la face un Baron dont le sang s’écoulait de plus en plus de sa plaie au flanc!
Il sentait ses poumons se remplir lentement, le noyant dans son propre fluide, mais il tenait bon car il savait parfaitement que la victoire où la défaite dépendait de ce face à face!
Deux hommes venant des plaines du Nord, deux volontés farouches, deux guerriers, l’un noble et l’autre non, combattant non pas pour la gloire ou la richesse, mais pour le besoin avide de victoire. Pour aucun d’eux la défaite n’était acceptable, et les coups de haches se firent encore plus violents face à des pointes de fleurets encore plus rapides et blessantes!
En arrière des lignes pirates, à l’entrée de la passerelle de débarquement du croiseur du Sénéchal, des hommes de main prêtaient la main à la finalisation d’une “mitrailleuse lourde motrice à haut débit”, une arme de guerre décisive dans bien des batailles que le Sénéchal avait récupéré d’un pillage précédent.
Les pirates étaient assez fiers d’eux: pour leur chef ils avaient réussi une synchronisation parfaite de leurs gestes, permettant un montage de tout l’ensemble de l’engin en moins de 40mn! Déjà ils entendaient les derniers hommes du vaisseau qui arrivaient par la passerelle avec les cartouches blindées.
Le responsable du montage activa les systèmes de charge automatique, ainsi que les systèmes de visĂ©es assistĂ©es. L’engin se dĂ©ploya, Ă©cartant ses trois bras articulĂ©s sur lesquels les mitrailleuses multiples Ă©taient fixĂ©es, puis sorti ses pieds de stabilisation, verrouilla ses suspensions de recul… Il Ă©tait prĂŞt.
Dans un sourire, il se retourna vers ses camarades qui venaient d’arriver… Mais son sourire se figea. La dernière chose qui imprima sa rĂ©tine fut une grande cape engloutissant tout.
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