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La cité intérieur du Transporteur n°7.
Dans chaque vaisseau géant de l’Exode on trouvait une cité intérieure, bâtie, quelque peu bricolée en fait, dans les immenses espaces au coeur du vaisseau réservés originalement aux matières premières ( A l’époque de leur gloire, la mode des vaisseaux géants permettait de convoyer les millions de tonnes de Lithium, hydrogène ou minerais nécessaire à l’industrie de MaterOne. Mais l’avènement des stations de raffinage sur les lieux même d’extraction, et la multiplication de la piraterie y mirent fin. )
Lorsque le Conseil de la RĂ©volution accepta officiellement le principe de l’Exode, quelques ingĂ©nieurs futĂ©s proposèrent le recyclage de ces vieux engins en citĂ©s interstellaires nomades. On rĂ©cupĂ©ra des millions de containers de tailles diverses en plus ou moins bon Ă©tat qu’on empila sous l’égide d’un pseudo plan d’urbanisme, comprenant passages, passerelles, ruelles et avenues mais Ă©galement commerces, restaurants et postes de police. Evidement ces derniers avaient eu le privilège de possĂ©der leur propre structure bien diffĂ©rente des containers d’habitation. Le rĂ©sultat final permis, certes, de loger plus de 450 000 personnes en sus des quartiers d’équipage, mais donna Ă©galement un aspect de zone usĂ©e, mĂ©tallique et claustrophobe, vĂ©ritable fourmilière-labyrinthe qui tournerait rapidement au coupe-gorge sur une planète comme MaterOne..
Au moins les lieux étaient propres et Adénor pouvait progresser rapidement, changeant en permanence de direction dans le dédale des passages se ressemblant tous..
La grande Texosane blonde était désormais brune avec des lunettes, la peau de son visage un peu tannée comme sous les tropiques de MaterOne. Elle avait perdu quelques centimètres de taille en marchant pieds nus, les jambes un peu arquées sous une épaisse jupe de coton. Un linge serré autour de sa poitrine et un épais pull peaufinait la métamorphose.
Encore quelques mètres, puis un passage à droite et on lui avait dit qu’elle serait à destination.
La citĂ© intĂ©rieure s’Ă©tendait sur une superficie de presqu’un kilomètre carrĂ©, et si, officiellement, les containers d’habitation avaient Ă©tĂ© distribuĂ©s alĂ©atoirement, les communautĂ©s s’étaient reformĂ©es progressivement au cours des longs mois de voyages, Ă force d’échange ou de troc de lieux d’habitation. Il n’Ă©tait pas rare de rencontrer des cultures, cuisines et langues diffĂ©rentes rien qu’en descendant une Ă©chelle.
Adénor s’arrêta, se laissant quelques secondes pour souffler et repérer quelque hypothétique suiveur, puis escalada à mains nues un container et frappa trois coups à la première porte devant elle. Un bébé se mit à pleurer à l’intérieur, quelques pas se rapprochèrent, et les gongs de l’habitation tournèrent sur eux-même, laissant apparaitre une grosse mama des tropiques au visage sévère.
Détaillant sa vis à vis de haut en bas, elle se radoucit et posa les questions rituelles auxquelles Adénor répondit sans hésiter, recommandée qu’elle était par un autre membre de la communauté et parlant le “tropicalien” sans accent..
La mama s’écarta, la laissant entrer, et referma la porte derrière elle.
“Bonjour, connaissez-vous cette personne?”
Signe négatif de la tête, avec un bredouillement incompréhensible. Phil montra la photo à un autre passant de l’avenue principale de la cité intérieure:
“Bonjour, cette jeune femme a disparue, pouvez-vous m’aider à la retrouver?” L’autre jeta à peine un regard avant de répondre par la négative et de poursuivre son chemin.
Phil s’arrêta, regardant les passants le doubler, parfois le bousculer sans même réagir. Cela faisait deux bonnes heures qu’il parcourait l’avenue , posant les mêmes questions à tous ceux qu’il croisait, et la meilleure réponse qu’il avait reçu fût un soupir puis “abandonnez..” La personne était partie aussi sec, disparaissant dans les ruelles..
Phil n’allait pas jeter l’éponge aussi vite, il avait déjà eu une conversation avec Azala la matin même alors qu’elle tentait de le dissuader de partir seul à la recherche de sa fiancée.
“Princesse, je ne peux rester là à me morfondre, j’ai besoin de me rendre utile, c’est tout!”
Il avait pris un plan tachĂ© de cafĂ© de la citĂ© intĂ©rieure, une photo d’AdĂ©nor et un sac Ă dos avec quelques affaires. Une fois dans le couloir, Azala l’accompagna jusqu’à l’extrĂ©mitĂ© des quartiers de l’équipage, puis, alors que le tube de transport intĂ©rieur allait refermer ses portes, il ajouta Ă l’intention de la Princesse:
“je m’occupe de retrouver Adénor, je vous laisse calmer Benkana..”
Les portes scellées, le tube activa ses suspenseurs, et accéléra en direction de la cité intérieure. Phil ne lâcha son amie des yeux que lorsque le tube vira au milieu des containers.
Et le voilà maintenant au milieu de l’avenue principale à chercher à l’aveuglette des renseignements sur sa fiancée. Avisant un recoin il s’assit et mâcha un sandwich, tenant toujours dans la main la photo de la femme qu’il aimait, quoiqu’elle ait pu faire..
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