Red Universe: T1 Chapitre 14 Episode 05

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MaterOne Centrum, Haut Palais de la RĂ©volution, ancienne rĂ©sidence d’hiver des Rois. La grande salle oĂą se tenait le Conseil de la RĂ©volution Ă©tait toujours ornĂ©e de l’immense statue reprĂ©sentant un ange porteur d’un rameau, le symbole antique de l’unitĂ© de MaterOne devant lequel des gĂ©nĂ©rations de dĂ©vots s’étaient agenouillĂ©s pour une prière muette. Depuis l’ouragan de la RĂ©volution, cette coutume Ă©tait tombĂ©e en disgrâce, entrainant mĂŞme la suspicion d’une nostalgie de l’ancien rĂ©gime, mais on avait laissĂ© Ă  sa place le monument qui dominait donc, de fait, toutes les rĂ©unions.

“… Ce qui nous amène Ă  penser que la pĂ©nurie de Lithium n’est que la face Ă©mergĂ©e d’une baisse gĂ©nĂ©rale de la production de toutes les matières premières. J’en appelle donc au Conseil pour lĂ©gifĂ©rer dans le sens d’une mise en place d’un plan global d’économie de la consommation de matière première que ce soit pour les constructions non essentielles, les transports et pourquoi pas la production de biens elle-mĂŞme.”

Les treize membres du Conseil rapportaient l’une après l’autre les nouvelles et les propositions relatives à leur ministère, chacun cédant la parole à son voisin de droite en un tour complet de la grande table circulaire. Le responsable de la reconstruction venait de terminer son allocution et le Président de l’Assemblée demanda si un membre voulait prendre la parole ou donner son avis. L’homme était un vieil économiste connu du temps de la Royauté pour certains algorithmes facilitant les prévisions boursières, ce qui lui avait valu de prestigieuses distinctions et une notoriété de sagesse. On le désigna donc naturellement comme seul capable d’assurer cette nouvelle fonction toute honorifique, fille de la Révolution : il était la dernière roue du carrosse, et serait le premier à céder sa place dès que l’on aura nommé le futur Chancelier suprême. Le ministre de l’économie s’interrogea sur la pertinence de risquer une déstabilisation de la courbe flatteuse de croissance et de ses répercutions sur les placements financiers qui, gageait-il, n’allaient pas manquer d’en supporter les revers. C’était une évidence, mais comment entretenir cette croissance sans matière première aussi essentielle que le Lithium ou le Titane ? De toutes façons, l’intervenant ne faisait que pousser son champion, le Contre-Amiral Poféus, tranquillement installé les bras croisés, attendant humblement son tour.

Le vieux président grogna dans sa moustache, visiblement l’absence de Monsieur Heir aux dernières réunions laissait ses partisans esseulés, comme s’il les guidait de par sa seule présence. Autour de la table, la symétrie du rapport de force parmi les membres présents laissait deviner, pour toute personne lucide, que le poste de Chancelier suprême allait revenir à Poféus ou à Heir. Et surtout qu’aucune pitié ne serait accordée à ceux qui s’étaient trompés de poulain. Il décida donc de donner un petit avantage au challenger présent :

“ Contre Amiral, du coté de vos services de sécurité, avez-vous des informations concernant cette pénurie générale ? Vous pourriez nous les faire partager peut-être ?

  • Non, je n’en ai aucune. Ce n’est pas de mon ressort.
  • Vous ĂŞtes trop occupĂ© Ă  compter les attentats Mutualistes dans nos villes, Contre-Amiral ? On en compte cinq, rien que ce mois-ci, sur toute la planète, dont celle du fameux centre commercial de Nacala qui a coutĂ© des dizaines de vies ! Intervint, acide, le responsable de la reconstruction. Nous avons dĂ» faire pression sur de nombreuses agences de presse pour Ă©viter que l’information ne se diffuse, et pourtant on la murmure dans la rue, Ă  voix basse.
  • Comment savez-vous ce qu’elle murmure cette rue, trop occupĂ© Ă  compter les dividendes de vos sociĂ©tĂ©s qui s’enrichissent grâce Ă  ces marchĂ©s si facilement obtenus ? ” Contra un PofĂ©us peut enclin Ă  se laisser atteindre par ce nabot Ă  la solde de son ennemi. S’il le fallait il sortirait au grand jour les dossiers qu’il possĂ©dait sur chacun de ces types et leur faire demander grâce, lynchĂ©s par une foule haineuse ! “ Mes services progressent contre les Mutualistes et c’est justement parce qu’ils sont acculĂ©s qu’ils n’en sont que plus virulents et dangereux ! ” C’était un peu vrai, mĂŞme s’il fallait relativiser le nombre d’arrestations opĂ©rĂ©es, vu que l’on ignorait le nombre rĂ©el d’activistes de ce mouvement. PofĂ©us n’était pas un idiot, il connaissait l’utilitĂ© d’avoir ce genre d’ennemis fantĂ´mes, les membres du conseils n’en dormaient pas la nuit, terrorisĂ©s Ă  l’idĂ©e d’être la prochaine cible de l’organisation.

“ Messieurs, il suffit ! Contre-Amiral, si vous n’avez rien à rajouter je propose d’ajourner pour aujourd’hui, nous reprendrons la réunion demain matin à dix heures. Bonne journée donc et à demain.” Conclu subitement le Président, à la surprise des ministre présents. Quelques minutes plus tard, il croisa le Ministre de la sécurité devant un des ascenseurs et lui proposa nonchalamment de partager le réduit pour rejoindre le parking souterrain où les attendaient les véhicules officiels. La porte coulissa, les isolant de l’extérieur. Immédiatement le vieil homme interpella son voisin : “ Ne refaites jamais cela dans une de nos séances Poféus ! Vos luttes de pouvoir avec Heir vous mèneront peut-être au poste de Chancelier, mais d’ici là, je suis le Chef de l’Etat et le Président du Conseil, et à ce titre, je refuse que les affaires de MaterOne soient d’une manière ou d’une autre perturbées par ces luttes intestines, me suis-je bien fait comprendre ?!

  • Monsieur le PrĂ©sident, je n’ai fait que me dĂ©fendre contre d’ignobles accusations.
  • En prouvant que vous espionnez tout le monde avec efficacitĂ© et que vous ĂŞtes prĂŞt Ă  jeter aux chiens les rĂ©putations de ceux qui vous font face ? Ne vous Ă©tonnez pas de la montĂ©e irrĂ©pressible de Heir, il corrompt les hommes mais ne les menace pas !
  • C’est une question de point de vue.
  • Alors je vais vous donner un conseil, PofĂ©us : des rumeurs tenaces racontent un carnage dans vos rangs, on parle de charnier, d’opĂ©rations de vengeance dans le quartier Souriant de MaterOne. Vous savez que le Lithium nous manque, MaterOne n’a pas besoin d’un soulèvement de ceux qui produise ce Lithium ! Mettez fin Ă  tout cela, et sans faire de vague, sinon je serais prĂŞt Ă  offrir moi-mĂŞme les clefs de votre bureau Ă  Heir. Suis-je assez clair ?! ”

Le Contre-Amiral ne répondit pas, notant juste qu’il faudra se débarrasser de ce vieux fou plus vite que prévu. L’ascenseur descellera doucement, les portes s’ouvrirent, et, le regard noir, le Président du Conseil entra dans le parking souterrain, immédiatement entouré par une haie de gardes du corps tandis que les gyrophares allumés, des motards s’élancèrent vers la sortie, précédant le convoi présidentiel.

 

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Prod: PodShows

RĂ©a: Raoolito

Relecture: Icaryon, Andropovitch, Arthur R, Coupie, Quentinus15

Narration: Quentinus15

Acteurs:
Raoolito (Ministre de la reconstruction)
Destrokhorne (Président du Conseil)
Pof (Poféus)

Compo: Ian

Montage: Andropovitch

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