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« Fixations du sas au vert. Stabilisateurs en automatique. Transporteur ? Nous sommes en position devant l’entrée principale. Nous pressurisons nos scaphandres et nous préparons pour la sortie.
Allez-y Carillo, bonne chance, terminé. »
Arlington ne pouvait cacher dans sa voix l’appréhension qui l’étreignait. Il aurait clairement préféré être à la place de son second, affronter l’inconnu est moins culpabilisant que de suivre les pérégrinations de ceux que l’on avait envoyé à l’aventure.
Les minutes passaient, ponctuées de courtes phrases laconiques en guise de rapport d’avancement. Un « corridor », une sorte de tunnel formé de plusieurs filins tendus dans le vide entre les deux appareils, reliait son équipe à la vie. Si les câbles lâchaient et si les minuscules propulseurs ne s’allumaient pas alors ils…
« Ouverture du sas. Les codes sont toujours opérationnels. C’est même étonnant que du courant circule encore ! Les gars, on change le matériel et on prend celui d’exploration. »
Phil Goud recula de quelques pas, faisant signe Ă Fabio de le rejoindre.
« Tu ne peux rien faire pour eux ? »
L’autre leva la tête pour scruter les écrans de contrôle. L’image, un peu brouillée, des caméras embarquées des scaphandres, partageait l’espace visuel avec les vidéos et les données reçues en temps réel par les capteurs de la navette ou du Transporteur. Dans cette dimension immaculée, devant cette relique d’un autre temps, comment ne pas comprendre l’inquiétude palpable dans toutes les consciences.
Le mental souffla profondément, puis répondit d’un ton neutre :
« Quelque chose m’empêche d’aller plus loin dans mes investigations. Je sais seulement que rien de tout cela n’est dû au hasard, et que je.. nous sommes tous les acteurs d’une pièce déjà écrite.
heu… Pas très rassurant.
Allons cher Phil, l’excitation de la découverte fait également partie des voyages spatiaux ! »
Conclut-il avec un sourire, puis il retourna aux cotés du commandant du transporteur. Celui-ci serrait toujours le combiné, assis sur le bord de son fauteuil, vouté.
« Carillo ?
Nous progressons Monsieur. Attendez. Oui, il semble que l’intérieur soit pressurisé. Pourtant nous n’avons pas entendu de décompression en entrant, c’est étrange.
Ne tentez pas de retirer votre casque Carillo, on se sait pas à quoi ressemble l’air de cet endroit. Il est peut être toxique.
Bien reçu. Vous avez remarqué tous ces amoncellements de cubes multicolores un peu partout dans les corridors ? Je me demande bien de quoi il s’agit.
Aucune idée, mais ils ne se sont pas montés tout seuls. Aucune trace d’équipage ? D’après les archives, on parle de quinze membres.
Non Monsieur, rien. Vous deux, prenez ce couloir. Et toi, tu viens avec moi, on continue dans le principal. Radio ouverte sur fréquence d’urgence. »
Fabio ressentait la tension émanant de tous, mais principalement de la personne qui était la plus proche de lui, l’ancienne tueuse Zoé Akowa, alias Adénor Kerichi. Ses instincts ne l’avaient pas quittés et elle faisait partie du petit groupe de personnes ayant suffisamment baroudé pour savoir pressentir le danger. Sa mâchoire bloquée, c’étaient les manches de ses béquilles qu’elle serrait, le regard vrillé sur les retransmissions. Fabio se reporta soudain vers les écrans : maintenant !
« Colonel Arlington, demandez-leur de redoubler de prudence, vite ! »
L’autre transmit immédiatement la demande au moment où un ricanement parfaitement fou retenti dans les haut-parleurs de l’équipe du corridor secondaire. Le capitaine Carillo et son adjoint firent demi-tour et se ruèrent pour rejoindre leurs camarades.
« À toutes les équipes, ici Arlington ! Ordre de regroupement, je répète, ordre de…
-BONJOUUUUUUURRRR ! »
Sous les yeux de la seconde équipe et des opérateurs du centre de commandement, un bonhomme un peu rougeaud apparu devant eux. Il arborait une courte barbe grisonnante et était vêtu d’un vieux tailleur élimé aux insignes de commandant de bord, dont la vieille casquette à visière débordait d’une des poches. Il soufflait, transportant toute une pile de petits cubes rouges et verts qu’il posa bruyamment devant les nouveaux venus, vite rejoints par Carillo. Sous la lumière des quatre torches, le bonhomme jaugea de la stabilité de l’ensemble et une fois certain que la pile ne s’effondrerait pas, il se redressa, serrant les poing contre les hanches.
« Messieurs, j’vous attendais et j’vous souhaite la bienvenue à bord du Positron, ou de ce qu’il en reste. Acceptez ce modeste présent en guise de cadeau d’accueil ! »
Le capitaine observa la pile un instant, ne comprenant guère, puis reporta son regard sur l’homme face à eux. Qui était-il ? Dans le doute, sa main gauche était un peu en arrière, posée contre la crosse d’un revolver. Il activa les haut-parleurs extérieurs de son scaphandre et lança les phrases du protocole de contact.
« Je suis le Capitaine Carillo, second officier du Transporteur n°3 de l’Exode. Nous sommes en mission d’exploration de l’appareil que vous prétendez être le Positron. Veuillez décliner votre identité, s’il vous plait.
Allons bonhomme, z’êtes sur mon vaisseau ! Ce n’est pas une allégation, on est bien sur le Positron, croyez-moi, et je suis bien son commandant : Auguste Magellone ! »
Devant l’air abasourdi des hommes devant lui, il ajouta :
« C’est p’t vos casques les gars qui vous perturbent le ciboulot ? J’vous dis que je suis le Commandant Magellone, alors faites pas cette tête, merde ! Bon, un p’tit cube ? »
Et il prit le premier du haut de la pile, un vert et mordit dedans à pleine dents, le mâchant savoureusement les yeux fermés.
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Prod: PodShows
RĂ©a: Raoulito
Relecture: Arthur R, Icarion, Shino
Narration: Coupie
RĂ´les:
Fabio (Zylann)
Phil Goud (Lorendil)
Adénor (Anna)
Momumba Arlington (JCK)
Compo: Ian
Montage: bleknoir
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